Lettre d'adieu de Charles QUEILLE
écrite de la maison d'arrêt de Guingamp



Charles QUEILLE

QUEILLÉ Charles
Né le 28 avril 1925 à Kerbors (Côtes-du-Nord, Côtes d'Armor), fusillé le 18 mai 1944 à Servel en Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes d'Armor), FTP.
Bien Chers parents.

Je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour moi, j'ai vu un prêtre, j'ai communié, soyez forts, pour ma part je sens que Notre Dame du Bon Secours me soutient, j'embrasse bien fort Jean, Fanfan, Jeannette, Yves et Marie, sans oublier tante Anna et vous deux, j'ai peut-être fauté de ne pas vous avoir obéis, mais je vous demande de me pardonner.

Je pense que mémère et les tantes doivent se préparer à me recevoir, juste le jour de l'ascension, quel beau jour !

Je regrette tout le mal que j'ai pu vous faire, je vous en demande bien pardon.

Une pensée et un remerciement pour Plounez où j'étais bien reçu.

Dites à Monsieur Sidaner que je le remercie pour ce qu'il a fait pour moi quand nous étions en prison, je pense en ce moment bien à eux tous, à tous mes camarades, mais surtout à Yves Boulbain, je pense aussi à la maison, aux ouvriers, tout ce qui m'est cher.

Enfin ne vous en faites pas.

Dieu m'a rappelé, mais je ne serai pas seul là-haut, car il y en a déjà que je connais.

Je vous quitte donc en vous disant adieu, mais un jour viendra où nous nous rencontreront là-haut.

Bons baisers à tous et bonjour à tous les camarades sans oublier l'équipe de football que j'aimais tant.

Adieu ou plutôt au-revoir p'tit Jean, priez pour moi.

Charlot.

Dites à Monsieur Sidaner de prier pour moi, je prierai pour lui.